Le premier jour du reste de ma vie.
Mardi 3 mai 2011, le jour où j’ai décidé de vivre; à nouveau. Où chaque mot avalé fait couler abondamment l’eau salée. Comme avant. C’est drôle – enfin, drôle n’est peut-être pas le mot le plus approprié mais c’est le seul qui me vient à l'esprit, là, tout de suite. Diastème ; j’en ai mangé, pleuré ; j’en ai recopié des extraits sur des morceaux de feuilles, que j’ai perdu ou donné. Diastème, lui et les autres. Je lis « romanesque », « ro-ma-nesque » et les larmes coulent, bêtement, sans arrêt. Sans comprendre pourquoi. Sans chercher à comprendre pourquoi. Ne ressentir que ce… sentiment ? Bizarre. Vaguement connu. Comme cet instant où la folie se déclenche. Avant, rien ne prédisposait à. Ou peut-être que si mais du moins pas au point de pousser à franchir le cap. Ce cap, ce moment. Irréversible, impardonnable. Qui fera de la personne propre sur elle, polie, un monstre. J’ai longtemps été au bord de ce gouffre. Sans fond. Sans vraiment franchir la limite, de peur de. La peur de, la bien connue.
Aujourd’hui, comme dans la folie j’ai franchis un cap. Celui vers la Vie. Rien ne me disposait à, pourtant, moi non plus. Aucun espoir, aucune illusion. Aucun avenir, d’ailleurs. Le goût de rien, pas même des autres, pour se sauver de ça. Ce « ça », auquel on réfléchit, longtemps. Longtemps. Et plus encore. Et manifestement pas assez.
« On voit ses dents quand elle rigole. C’est ça qui est beau. »
Oui mon amour, c’est ça qui est beau.
Page blanche
Ces mots qui n’intéressent personne, à part toi. Toi qui te dis que. C’est drôle, d’ailleurs, quand on sait que chaque lettre, chaque espace blanc comblé sont accompagnés de cette terrible douleur que tu connais tant. Et pourtant. Pourtant, la page blanche, je n’ai pas besoin de la combattre, je n’ai surtout pas besoin de gagner. Alors je me contente de jouer. Marcher sur le fil, sauter dans le vide. Ce genre de choses qui n’amusent que nous. Pour ne pas vraiment changer. Ca n’a toujours amusé que nous, quand on y pense.
La valse aux adieux.
Comme si mettre du drame dans ma vie la rendait plus intense.
Toujours, toujours, ce besoin de quitter, de m'arracher du quotidien, de m'échapper des bras de cette torpeur. Sans même attendre le petit matin, sur la pointe des pieds. Non. Au plein milieu de la fête, pour plus de fracas, d'impact. Je pensais que cette -mauvaise- habitude cesserait en même temps que toutes les autres. Mais non. Je quitte encore, sans regrets. Je ne saurais pas dire si c'est du courage ou de lacheté. Entre les deux il n'y a qu'un minuscule petit pas. Que j'ai dû franchir, il y a quelques années déja.
La mécanique du coeur.
J'ai laissé ma brosse à dents chez un homme.
Dans le verre, à côté du lavabo, entre la sienne et le dentifrice. Cette amour qui paraissait aussi anachronique qu'impossible prend vie dans cette image habituelle, banale. Et sonne la fin de la guerre, de la lutte. Inespérée, ou presque.
Dans quelques mois, je range -définitivement- ma valise et dis "Adieu" aux adieux sur les quais de gare.
Contre Addictions
Mon rapport aux blogs est à peu prés le même que celui que j'entretiens avec mes cheveux : je suis passée par toutes les couleurs et toutes les coupes. Jusqu'à les perdre et me rendre compte que le naturel primait sur le tout le reste. Le plus dur à l'heure actuelle est en fait de trouver un équilibre entre trop et le pas assez.